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"Le télescope spatial James Webb ouvre une nouvelle fenêtre sur l'Univers"

Dernière mise à jour : 4 nov. 2023

publié le 11/06/2022

La Dépêche du Midi

Emmanuelle Rey


Olivier Berné travaillera sur les observations de la nébuleuse d’Orion par le télescope spatial James Webb.

DDM - Frédéric Charmeux


Une vingtaine de chercheurs toulousains se préparent à travailler sur les premières données du télescope spatial James Webb lancé le 25 décembre 2021. Avec pour objectif de collecter les premières lueurs de l’Univers.


L'astrophysicien toulousain Olivier Berné donne une conférence le jeudi 16 juin à Toulouse.


Quelles nouvelles avez-vous du télescope spatial James Webb ?


Il est bien en place, au point L2 de Lagrange, à 1,5 million de kilomètres de la Terre, au-delà de l’orbite de la Lune. D’après les retours de mes collègues américains et français impliqués, tout se passe très bien, même mieux que ce que nous espérions. L’image d’évaluation de l’alignement des miroirs du télescope est déjà remarquable. On y voit nettement une étoile et, derrière cette étoile, on perçoit déjà très bien toutes les galaxies de l’Univers lointain, à des milliards d’années-lumière de nous. Tout fonctionne très bien, les images sont d’une netteté à couper le souffle. Nos observations dans la nébuleuse d’Orion promettent d’être spectaculaires !


À quel moment vos observations vont-elles démarrer ?


Les opérations scientifiques commenceront le 1er juillet, les premières images scientifiques seront rendues publiques le 12 juillet et la NASA garde bien le secret sur ce qu’elles contiendront. Pour nos recherches, le télescope James Webb pointera au mois de septembre vers la nébuleuse d’Orion, la pouponnière d’étoiles la plus proche de nous. Pour nous, tout sera concentré sur trois à quatre semaines d’observations, sans possibilité de recommencer. Près d’une trentaine d’articles scientifiques sont prévus. Cela représente plus de dix ans de travail pour un mois d’observations. Mais nous allons aussi travailler dès la mi-juillet, en collaboration avec les équipes de l’observatoire de Paris, sur des données d’observation de Jupiter et de Ganymède, un de ses satellites naturels. Cela nous permettra de tester les algorithmes que nous avons mis au point avec l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (1).


Pourquoi dites-vous que le télescope James Webb ouvre une nouvelle fenêtre sur l’Univers ?


Parce qu’il s’agit du plus grand télescope jamais envoyé dans l’espace, avec un miroir de six mètres de diamètre. Un télescope, c’est un entonnoir à lumière et, plus il est grand, plus on peut voir loin et plus on regarde loin, plus on se plonge dans le passé. Nous avons la chance d’être dans un Univers dont la topologie reçoit les signaux des astres anciens. Le télescope James Webb va essayer de collecter les premières lumières de l’Univers parce qu’il permet de voir le détail des choses. Il va nous plonger dans des régions où les planètes sont en train de se former. Dans la nébuleuse d’Orion, nous allons regarder des étoiles âgées d’à peine quelques centaines de milliers d’années et c’est important parce que l’hypothèse de la communauté scientifique c’est que les planètes se forment très vite, en moins d’un million d’années. Cette formation rapide nous intéresse parce que c’est là que tout se passe : l’héritage du milieu interstellaire, la récupération des briques élémentaires.

« Comprendre nos origines au moment où notre destin est incertain, ce n’est pas inutile »

Qu’est-ce que ces observations peuvent nous apporter ?


Il s’agit de comprendre nos origines, celles du Système solaire. Je pense qu’il n’est pas inutile de nous pencher sur la question de nos origines au moment où, sur Terre, notre destin est incertain. Pour décider où nous allons. Le télescope James Webb est vraiment un outil pour l’humanité.


Conférence jeudi 16 juin à Toulouse AssoSciences Midi-Pyrénées propose une conférence le jeudi 16 juin sur le thème « Le télescope spatial James Webb : une nouvelle fenêtre sur l’Univers ».

Elle sera animée par Olivier Berné, astrophysicien au CNRS, à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP).

Rendez-vous à 19 heures, salle du Sénéchal, 17 rue Rémusat à Toulouse.

Entrée libre et gratuite.

Infos complémentaires sur le site www.assosciences.net


(1) Au niveau Toulousain, l’équipe qui travaille sur le programme « Early Release Science » est composée de scientifiques de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP), de l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) et du Laboratoire de Chimie et Physiques Quantiques de Toulouse (LCPQ) avec le soutien du CNES, Centre national des études spatiales. Au niveau international, le projet est co-piloté avec l’IAS (Orsay) et l’université de London (Canada).

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