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AssoSciences
Midi-Pyrénées

des conférences scientifiques et
techniques pour la ville et la région
Paul Costa
président d'honneur
fondateur
d'AssoSciences

 

AssoSciences Midi-Pyrénées est une association née à Toulouse en 2003. Elle a été inspirée de l'Université de Tous Les Savoirs à Paris et avait pour objet de  proposer des mises au point sur des questionnements scientifiques et techniques contemporains, avec des acteurs de la meilleure qualité possible dans leur champ.


Pour la constituer  les sociétés savantes scientifiques et techniques de la Région ont été sollicitées. Certaines vivaient leur vie à l'écart des autres ; agir pour leur rapprochement fut accueilli très positivement par la plupart d'entre elles.


Certes, des conférences scientifiques et techniques existaient déjà: l’Université Paul Sabatier par exemple, en tient sur son campus de Rangueil. Les associations de l'aéronautique aussi – Académie de l’Air et de l’Espace, AAAF. Il faut aussi citer deux organismes qui rassemblent l'essentiel des financements de la Ville et de la Région : la mission Agrobiosciences, liée à l’INRA, à l’extérieur de la Ville, tout comme le Centre Régional de la Culture Scientifique et Technique, "Sciences et Animation", qui organise sur le centre international de conférences de Météo-France des cycles de conférences-débats, « les découvrades ». Néanmoins il n'y avait pas, à part le GREP (Groupe de Recherche pour l’Éducation et la Prospective), groupement plutôt branché  sur les débats de Sciences Sociales et Économiques,  un "lieu" emblématique, qui offrît régulièrement, dans le centre de la ville, des programmes de connaissances scientifiques et techniques sur des enjeux de recherche et de développement.


Depuis sa création plus d'une centaine de conférences se sont tenues, avec des thématiques récurrentes (l'énergie, la génétique, les nanosciences par exemple), ou des problématiques spécifiques. Chaque conférence est suivie de débats, entre l'orateur et le public.
Entre 50 et 150 personnes sont régulièrement présentes, avec un noyau de fidèles, et des publics variables en nature, du lycéen de terminale ou de prépa scientifique et  de l'étudiant en droit ou en IUFM en besoin de culture différente, au retraité souhaitant se tenir au courant, en passant par des personnes concernées par le champ traité. L'ensemble crée un fichier d’environ 500  personnes qui souhaitent être informées, fichier qui est progressivement abondé.


Des ouvertures plus larges sur des villes voisines (vidéo-transmission, répétition de conférences lorsque l’orateur est une personnalité locale), avec l’appui du Conseil Régional sont dès cette année envisagées ; des contacts ont déjà été pris avec Cahors et Saint-Gaudens et d’autres villes sont envisagées


Les Moyens

L'association est en grande partie subventionnée par la Ville et marginalement par la Région.


Depuis l'année dernière des cotisations de 40 euros sont sollicitées de ceux qui souhaitent être membres de l’association, mais l’adhésion n’a pas un caractère obligatoire, l’accès étant libre et gratuit.


Ces moyens ne couvrent que les frais de transport  et d'hébergement des conférenciers non Toulousains, en les limitant au maximum, et le tirage  d'affiches et de tracts. Il est difficile de solliciter des mécènes qui de fait seraient partie prenante dans les paroles  ; et même s'ils ne l'étaient pas les publics risqueraient de l'interpréter ainsi.


Certains sujet -heureusement très peu- sont difficiles à gérer, le défaut de tolérance de quelques auditeurs fait malheureusement qu’ils réagissent à l’étiquette du conférencier. Il y a eu un problème pour la conférence qui décrivait le futur de l’Énergie Nucléaire, donnée par l’un des principaux responsables des programmes nucléaires civils au CEA -quelques uns, bien organisés, ont voulu la saboter-, et nous aurions certainement eu le même problème pour les OGM si nous ne nous étions pas adressé à un conférencier qui se tint à distance des points de vue extrêmes.


Soulignons que les savoirs scientifiques et techniques sont à la source de débats, de connaissances discutées, d’apprentissages et de contestations, mais qu’il est difficile de faire partager l'idée qu’ils sont une culture, au même titre que la littérature, la musique ou le théâtre.  Alors que l’on considère que, dans ces domaines, il n'y a jamais en nombre et en diversité trop de manifestations culturelles dans une ville ou  une région, on devient vite suspicieux sur des redondances possibles s'il s'agit de sciences et de techniques. Ceci a conduit AssoSciences à éviter des sujets qui pourraient être traités par ailleurs. Nous avons toutefois fait quelques exceptions pour quelques conférences, dont on savait qu’elles seraient passionnantes et instructives.


De même les salles et l’organisation choisie ne permettent pas le prolongement des discussions au-delà de certaines heures, et les pots consécutifs, où les échanges peuvent se prolonger, les réseaux se retrouver ou se mettre en place sont gérés de façon séparée et privée.
Le choix de l’heure et du jour des conférences a donné lieu à quelques tâtonnements. Nous avons finalement décidé de les faire à 91h00, un compromis qui permet à la fois d’avoir des jeunes, des retraités et des actifs après leur journée de travail ; le mercredi a permis d’éviter d’autres séquences de conférences, mais nous passerons sans doute au jeudi qui paraît préférable.

Il est certain que les réseaux des uns et des autres sont sollicités pour procéder au choix des sujets et des auteurs. Ils sont proposés par les membres du bureau, par des scientifiques locaux venant aux conférences. Celles-ci sont issues de l'actualité scientifique et technique, ou viennent de lectures ou d'autres voies : repérages à des colloques par exemple. Dans l'ensemble l'idée partagée est bien du sujet utile présenté par un orateur à la parole efficace. Une part de subjectivité est évidente, mais apparemment les choix et les évaluations sont assez consensuels quant à la qualité. Il n'a pas été procédé à des évaluations systématiques, ce qu'il faudra faire, mais les présences et les retours, y compris spontanés, sont satisfaisants.

L'information

À chaque conférence les présents s'ils le souhaitent inscrivent leur adresse mail , ou, à défaut leur adresse postale sur un bloc, et sont donc additionnés aux correspondants déjà enregistrés. Ceci correspond à ce jour à un fichier d’environ 500 personnes.


La Dépêche, le grand journal régional, relaie très efficacement l'information. Des affiches et des tracts sont déposés à pas mal d'endroits stratégiques, à chaque conférence, avec y compris des relais municipaux, la Mairie étant partie prenante. Le problème est parfois celui du renouvellement du public. Un nouveau thème ou un nouveau sujet exige que l’on avertisse d’autres personnes potentiellement intéressées. C’est assez difficile sans moyens spécifiques et souvent il nous revient un « c’est dommage, je ne l’ai pas su ».

L'évaluation

Si l’on se fonde sur le nombre de participants, il est certain que certains annonces font mouche du fait de l’orateur et/ou du sujet. Si l’on se fonde sur les contributions au débat, certaines conférences, a priori plus confidentielles, ont connu de vifs échanges.
La difficulté en fait est dans la définition d’un bon niveau, un accès pas trop vulgarisateur pour ne pas être concurrent avec d'autres moyens d'information tels que la presse, pas trop spécialisé pour ne pas décourager ; pas trop large pour éviter que l'intervention ne soit pas assez cadrée, pas trop pointu pour que l'auditeur puisse  contextualiser clairement le propos.


La deuxième difficulté est dans la maîtrise pédagogique que tous les scientifiques (entre autres) n'ont pas forcément. La structuration d'un discours pour intéresser n'est pas forcément la structure pertinente de l'écriture d'un article pour des pairs. Mais souvent ce sont les plus grands scientifiques qui maîtrisent le mieux la présentation de leur sujet à un public peu averti !


Par contre il est clair que la conférence débat a sûrement de beaux jours devant elle: elle représente sans doute "une sortie" comme un concert ou une pièce de théâtre, et en cela elle se rapproche de toutes les autres cultures. Elle est aussi pour les participants un lieu de fabrication de réseaux, d'amitiés, de statut partagé. Sans doute est-elle aussi une référence par rapport aux apprentissages traditionnels: certains y retrouvent "le cours" et ses discussions. Enfin, on peut penser que la distance entre conférencier et participant est une bonne distance : pas le rapport à la presse ou internet qui sont de fait déshumanisés, pas une familiarité totale qui peut parfois être un entre-soi plus qu'un lieu d'acquisition, d'interrogation ou de réflexion (voir certains "cafés"), mais la possibilité d'un échange avec un spécialiste, un expert. Tout cela à la condition expresse bien sûr que l'orateur ait été identifié clairement dans ses appartenances propres : chercheur CNRS, responsable technique ou industriel, ou président de l'association "antiX" s'il y a lieu.


Les défis se trouvent sûrement à ces niveaux : faire entendre des paroles plurielles, fabriquer des lieux de références, éviter l’illusionnisme des discours généraux, brillants mais de peu de substance, tisser des lieux de confiance pérennes., surmonter les problèmes de moyens et de disponibilité afin d’établir des maillages et faire en sorte qu’associations, enseignants, chercheurs, entrepreneurs répercutent les informations sur leurs communautés et stimulent l’intérêt pour les savoirs scientifiques et techniques.

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